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Intelligence Artificielle : ne sacrifions pas nos valeurs

Face à la progression impressionnante des intelligences artificielles, comment imposer nos revendications en matière d’égalité, de respect des droits des travailleurs et travailleuses, de protection de l’environnement, des droits des femmes... ? Ces questions ont été soulevées le mercredi 13 mai, lors d’un débat que j’ai organisé avec la Jeune chambre économique du Grand Besancon, en présence notamment de l’eurodéputé écologiste David Cormand.


L’IA n’est pas un outil neutre : avec des géants de la tech pro-Trump et ultralibéraux tels qu’Elon Musk (X et xAI), Sam Altman (ChatGPT) ou Mark Zuckerberg (Meta), on perçoit clairement vers quel projet de société l’intelligence artificielle peut nous entraîner si nous n’en gardons pas le contrôle. David Cormand l’a rappelé en soulignant les menaces qui pèsent sur la souveraineté des États européens : ingérences, impérialisme économique, accaparement de la valeur ajoutée des biens et services que nous produisons…


Les grandes entreprises ne sont pas les seules concernées, comme l’a souligné Manuela Morgadinho, présidente de la chambre des métiers et d’artisanat du Doubs. Les artisan.e.s sont en effet de plus en plus amené.e.s à utiliser des solutions IA, par exemple pour optimiser la gestion des stocks, gérer les services clients ou encore pour les créations et conceptions graphiques, ce qui n’est pas sans risques sur de nombreux emplois.


L’IA a également fortement pénétré le secteur des médias. Éric Barbier, journaliste à L’Est Républicain, nous a alertés sur les risques que son utilisation fait peser sur la qualité de l’information. L’intelligence artificielle générative est déjà largement utilisée dans sa rédaction pour des missions éditoriales et de relecture d’articles, tâches pourtant au cœur du métier de journaliste.


Alors, quelles limites poser ? Jusqu’à quel point faut-il laisser l’IA intervenir dans nos activités professionnelles ? Je propose, comme l’a souhaité Anthony Thyrode, responsable Franche-Comté de l’Association française des juristes d’entreprise, de commencer par replacer nos valeurs humaines au cœur du débat.


Utiliser l’IA, c’est, par exemple, s’en remettre à des algorithmes qui reproduisent des biais sexistes et racistes. Et - on le sait - le secteur des nouvelles technologies est encore très loin d’être féminisé.


Recourir à l’IA n’est pas non plus neutre en matière d’impact environnemental. De nombreuses études montrent que ces technologies sont extrêmement gourmandes en eau et en électricité, et qu’elles émettent des quantités de CO₂ alarmantes. Selon l’Agence internationale de l’énergie, le développement des IA pourrait entraîner, d’ici 2030, un doublement de la consommation électrique des data centers.


Face à tous ces risques, nos institutions politiques doivent réagir. L’IA Act, adopté le 13 mars 2024 par la Commission européenne, constitue un premier pas, mais il est clair que nous devons aller plus loin. J’en appelle à une véritable régulation. Fatalement nous ne pouvons envisager d’interdire l’IA. Nous devons mettre en place des garde-fous afin qu’elle reste un outil, dont l’usage est strictement encadré dans le respect de nos valeurs européennes, notamment éthiques, sociales et environnementales. Mais cela est-il réellement possible ?


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