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Niche LFI au coeur du chaos parlementaire

Une fois par an, les groupes d’opposition de l’Assemblée nationale peuvent inscrire à l’ordre du jour de l’Assemblée des propositions de loi, qui seront débattues dans l’hémicycle et adoptées… sous réserve que le vote intervienne avant minuit, heure à laquelle la séance se termine et le carrosse redevient citrouille.


Discussion générale, discussion des amendements… les groupes parlementaires inscrivent jusqu’à 6 ou 8 textes à l’ordre du jour de ces « niches », parfois avec l’espoir de faire évoluer le droit sur un point particulier, parfois avec l’intention de mettre en lumière une préoccupation.

Depuis ce matin, l’Assemblée tente d’examiner un texte LFI, proposant d’abroger la réforme des retraites. Le gouvernement et le « socle commun » ont organisé l’obstruction tout au long de la journée, consacrant un temps extravagant à des discours généraux, déposant des centaines d’amendements, opération destinée à rendre aux insoumis, « coupables » d’avoir déposé des milliers d’amendements lors de l’examen de la réforme des retraites en 2023, la monnaie de leur pièce.

21 h 55… La séance a repris depuis une demi-heure à peine, et j’ai à nouveau mal à la tête. Car le niveau sonore est insupportable, les interventions redondantes, les interruptions constantes, l’ambiance électrique. Que d’emphase, de redites, de fausses indignations, de formules ronflantes, de données statistiques tronquées, d’interjections, d’accusations, d’insultes, d’insinuations… Que d’effets de voix, de formules prétentieuses, de prétention testostéronée aussi

22 h 30… Suspension de séance, comme il y en a eu dix au cours de la journée… Un député assez imbibé prend à partie un député socialiste. Ses gestes deviennent menaçants. Les huissiers se précipitent et s’interposent. Le brouhaha s’amplifie, les travées se remplissent de députés indignés, le fauteur de trouble tente de revenir en séance, on l’escorte à l’extérieur (quelques instants plus tard, on le retrouvera en train de se finir au vin rouge à la buvette). La séance reprend, avec des rappels au règlement, des explications ampoulées et ambigües du président du groupe Modem, dont est membre le fautif.

23 H 30, il n’y a plus de suspense : le texte ne sera pas voté. Mais les vociférateurs vocifèrent infatigablement, se renvoyant des articles du règlement intérieur sur un ton martial et agressif. Je suis révoltée, dégoûtée d’avoir perdu mon temps, d’avoir assisté à cette mauvaise pièce, avec de mauvais acteurs…

Comment ne pas comprendre qu’une écrasante majorité de nos concitoyens nous regarde avec incrédulité, sans rien comprendre à ce qui s’est passé aujourd’hui ? Comment ne pas comprendre qu’ils nous renvoient dos à dos et que le spectacle donné aujourd’hui nourrit l’antiparlementarisme ? Comment s’y résigner ?

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