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Y'a-t-il une vie après la censure ?
Si certains – chez LFI surtout – continuent à faire pression pour une démission du président de la République conduisant à une nouvelle élection – à l’issue d’une campagne express de 30 jours –, d’autres plaident pour un respect du résultat des législatives de juillet. Remplacer un monarque républicain par un autre ? A quoi bon si la règle du jeu ne change pas, s’il n’y a pas de majorité au Parlement et pas de prise de conscience de la nécessité de construire des majorités autour de priorités partagées et d’une ligne de conduite claire ?
Les députés socialistes ont proposé une méthode : la désignation d’un Premier ministre issu des rangs du NFP, et un accord de non-censure du Gouvernement.
Nous, députés écologistes, avons voulu aller plus loin en présentant – le QUOI ? avant le QUI ? - une feuille de route pour gouverner, avec un socle de 11 mesures prioritaires, en un texte présenté en conférence de presse dès aujourd’hui.
Il faudra trouver une majorité au cas par cas sur chaque texte, s’engager à ne pas utiliser le 49.3 (ce qui garantit de ne pas être censuré). Ça ne sera possible que si une nouvelle culture s’impose au Parlement, une culture du dialogue, du compromis, de la co-construction, du réexamen des certitudes et du renoncement à la facilité du y’a qu’à, faut qu’on.
Ne nous racontons pas d’histoires : dans un pays qui confond si souvent compromis et compromission, où on ne reconnaît jamais ses erreurs, où on caricature avec le même élan ses adversaires et ses ennemis, la voie est étroite.
Faudrait-il pour autant renoncer ? Confier aux responsables de la dette le soin de rétablir les comptes du pays ? Laisser celles et ceux qui ont perdu les élections, qui ne sont majoritaires ni au Parlement ni dans la rue, en faire à leur guise, au motif – répété sur tous les tons et sur tous les plateaux - que « sinon, c’est le chaos » ?