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Lutte contre le VIH : le combat continue !
Le mercredi 27 novembre dernier, j’ai assisté aux 29ème états-généraux d’Elus locaux contre le Sida (ELCS) qui se tenaient au conseil régional d’Île-de-France.
On a l’impression que le combat est gagné ? Au fil des interventions (infectiologue, artistes, travailleur.euse.s du sexe, militant·es associatifs ou créateurs de contenu), on comprend vite que c’est loin d’être le cas, tant du point de vue médical que social.
5 000 nouveaux cas sont découverts chaque année en France. Un nombre qui reflète mal la réalité, alors que le dépistage reste très insuffisant…
Les différents confinements dus à la pandémie de coronavirus ont considérablement réduit le nombre de rapports et de partenaires sexuels de la population, mais aussi les dépistages ! On a enregistré alors des chiffres de contamination particulièrement bas. La vie a repris son cours et les les contaminations se multiplient, notamment en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
Aujourd’hui, dans le monde, ce sont près de 37 millions de personnes qui vivent avec le VIH. 630 000 personnes en sont mortes en 2023, qui s’ajoutent aux 42 millions décédées depuis les débuts de l’épidémie. Au même moment, la recherche et l’innovation médicale offrent des perspective d’espoir. La PrEP, recommandée par l’OMS, tend à se démocratiser. Le traitement préventif, sous forme de comprimés quotidiens, permet une baisse de 86 % du risque de contaminations. Est-ce en raison du caractère contraignant d’un traitement à prendre quotidiennement ou en raison du manque de communication ? Seules 100 000 personnes – en majorité des hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes (HSH) l’utilisent en France. Pour en faciliter l’utilisation, des tests cliniques sont actuellement réalisés pour une PrEP nécessitant une seule injection tous les 6 mois.
Au-delà de cette appréciation médicale et sanitaire de la situation actuelle, les différents intervenant·es ont dressé un état des lieux social et dénoncé la persistance d’une forte sérophobie, terme qualifiant les diverses manifestations de rejet ou de crainte suscitées par la séropositivité. 1 personne séropositive sur 2 déclare avoir fait l’objet d’un rejet dans la vie sexuelle. D’autres manifestations de rejet sont dénoncées, dans la sphère professionnelle, amicale ou familiale. Il faut donc le rappeler encore et encore : indétectable = intransmissible.
D’autres problématiques telles que celle du chemsex prennent de l’ampleur. En effet, le recours aux substances psychoactives stimulantes s’accroît de manière inquiétante au sein des pratiques sexuelles, notamment chez les jeunes. 200 000 personnes seraient concernées. Addiction, psychoses, dépressions, infections, pathologies chroniques et aiguës, overdoses mortelles… ses effets sont d’une rare sévérité. Nous sommes face à un problème de santé publique largement sous-estimé. C’est pour cette raison que j’ai signé la proposition de résolution, sur initiative de Brigitte Liso, présidente du groupe d’études sur le Sida à l’Assemblée nationale, appelant à la construction d’une politique nationale de prévention contre le chemsex.