Il y a bien des situations où on a envie de douter de la démocratie parlementaire.
Je suis de permanence en séance publique cette semaine, arrimée donc à mon siège de velours rouge dans cet hémicycle surchauffé et bruyant et au fil des heures, le doute grandit : qu’est-ce qu’on fait là au juste ? C’est une semaine du Gouvernement, dont il fixe donc l’ordre du jour. On alterne les textes consensuels – qui est contre l’amélioration de la prise en charge de la maladie de Charcot ? – et les textes ultra politiques, qui illustrent la complaisance du bloc central envers la droite et l’extrême droite…
Qu’on en juge ! Aujourd’hui, on examine une proposition de loi sénatoriale relative au « renforcement de la sécurité dans les transports ». Les argumentaires sont caricaturaux, décrivant en termes grandiloquents agressions, meurtres et viols, pour justifier vidéosurveillance, élargissement des prérogatives de la police des transports, contrôles réitérés, fouilles et palpations… La France a peur ? En tout cas, les parlementaires se lâchent…
Tous les amendements qui demandent tact et mesure sont balayés, par une union pénible de l’extrême droite, de la droite conventionnelle (de moins en moins « républicaine ») et du bloc central (de moins en moins centriste). A celles et ceux qui dénoncent l’inefficacité totale des mesures proposées, à celles et ceux qui s’inquiètent des menaces pour les libertés fondamentales, on oppose le bon sens - un terme dénué de sens, justement, qui est brandi chaque fois qu’on n’a pas d’argument plus consistant à verser au débat !
Demain, ça sera pire encore avec l’examen d’une proposition de loi sénatoriale qui vise à « restaurer l’autorité de la justice à l’égard des mineurs délinquants et de leurs parents ». A la manœuvre, un certain Gabriel Attal…
J’en reviens à ma question de départ… Qu’est-ce qu’on fait là, au juste ?

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